L’arrivée est annoncée en grande pompe. Luca Zidane, fils du légendaire Zinedine, champion du Monde et d’Europe avec la France, a décidé de représenter l’Algérie et prétendre à garder les buts des Fennecs. La démarche du sociétaire de Granada FC sonne comme une détonation pour certains. Pour d’autres, c’est une déflagration alarmante sur l’incapacité de l’équipe nationale à trouver des gardiens de la trempe de Chaouchi, Gaouaoui, Kaoua, Ouchen, Mezaïr, Drid, Cerbah et d’autres que notre football national a enfanté.
Par Mohamed Touileb
Loin du nom de famille et de la résonance – pour le moins prestigieuse – qu’il a, Luca Zidane n’est pas un top keeper. Et c’est la première chose à savoir. En effet, même s’il a été formé au Real Madrid et fait ses classes là-bas, sans négliger l’héritage et l’influence du nom dans ce parcours, le cadet des enfants de « Zizou » reste un portier très moyen. Actuellement, il évolue en Liga 2 (2e division espagnole) avec le Granada FC, dernier du championnat. Et il a du mal à conquérir du côté de l’Andalousie avec 10 buts encaissés en 5 rencontres. Une stat’ qui laisse transparaître une perméabilité inquiétante. Malgré cela, Vladimir Petkovic a validé l’idée de « tester » Luca Zidane à l’avenir.
Le Mondial, ça rappelle les racines
Cela devrait se faire à partir de novembre car il n’est pas recommandé d’expérimenter en officiel au mois d’octobre avec les deux dernières sorties dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, compétition pour laquelle l’Algérie est quasi-assurée d’être qualifiée.
Tiens tiens ! Le changement de nationalité sportive de Luca Zidane coïncide avec le Mondial 2026 qu’il devrait avoir l’opportunité et la chance de disputer avec les Fennecs. Une sacrée ligne qu’il pourrait ajouter à son CV de footballeur. Cela ne lui est clairement pas possible avec la France ou l’Espagne (pays de naissance) qu’il pouvait représenter. Sauf que les Bleus et la Roja ont un large choix au poste de gardien de but contrairement à « El-Khadra » qui doit se rabattre sur des alternatives se trouvant loin de nos frontières et de notre championnat qui devient manifestement stérile malgré les milliards injectés « in vitro ».
Dans cet écrit, on ne va pas faire dans le crime d’intention et accuser Luca Zidane d’être opportuniste. Mais le « timing » de son arrivée rend certaines questions sur le bien-fondé de son engagement légitime. On ne va pas non plus distribuer l’Algérianité car cela reste un ressenti et un sentiment intime.
Après M’Bolhi c’est le désert
Mais on peut noter que les choses ne vont clairement pas dans un bon sens. De Djamel Belmadi, qui comptait sur un Anthony Mandréa qui évoluait en D2 française à Vladimir Petkovic qui n’est pas contre l’idée de prendre un dernier rempart qui joue la survie de D2 espagnole. Par ailleurs, la possible venue d’Abdullah Laïdani (22 ans), pensionnaire du FC Will 1900 du second palier en Suisse, est dans les tuyaux. Toujours un cran plus bas.
Toutefois, comme pour tout sujet et débat, il y a des contre-arguments. Le principal reste certainement l’exemple Raïs M’Bolhi qui avait débarqué à l’aube du Mondial 2010 en provenance du CSKA Sofia et d’un championnat bulgare considéré comme faible. La suite, on la connaît tous. M’Bolhi (96 capes) a régné au poste pendant près de 14 ans. Son hégémonie était telle qu’on n’a jamais préparé sa succession. Désormais, on se retrouve face à la réalité qui veut qu’il n’y a pas de relève qualitative qui a été formée. On se tourne donc vers le recrutement qui obéit à des critères souvent loin du sport et dicté par les influences populistes ou… affairistes. En gros, ce n’est pas l’équipe nationale qui y gagne.
M.T.
