Pionnier et figure emblématique du football algérien, Azzedine Aït Djoudi a accepté un défi de taille, celui de ramener la grande école d’El Harrach en première division. Pour atteindre cet objectif, les Harrachis sont en train de mettre toutes les chances de leur côté. Les joueurs ont enchaîné les séances intenses en Tunisie, avec un rythme annonciateur d’une équipe solide, prête à se battre pour le haut du tableau. Une préparation sous la houlette d’Azzedine Aït Djoudi, qui a succédé à Abderrahmane Osmane. Le club mise ainsi sur le travail et l’expérience pour réaliser son objectif ultime, à savoir l’accession en Ligue 1.
Entretien réalisé par Nasser Souidi
Comment s’est déroulé le stage de préparation en Tunisie ?
Le stage s’est déroulé dans de très bonnes conditions, et les joueurs ont répondu positivement aux charges de travail. Je peux même dire que l’évolution est intéressante. On a travaillé intensément, avec parfois deux séances par jour, pour être prêts inch’Allah, physiquement et tactiquement, pour le coup d’envoi du championnat.
Votre recrutement a été très actif. De belles expériences sont arrivées, comme Nacereddine Khoualed ou Fouad Lachhab. S’attend-on à d’autres renforts ?
Le groupe est déjà très compétitif. Mais s’il se présente une opportunité avec un bon joueur disponible, pourquoi pas ? Je garde cette possibilité ouverte pour renforcer l’équipe si nécessaire.
Justement, avec l’arrivée de joueurs expérimentés, certains parlent déjà d’une équipe vieillissante. Qu’en pensez-vous ?
Au contraire. Aujourd’hui, un joueur de 33 ans n’est pas vieux. Bien sûr, nous avons des exceptions comme Fouzi Chaouchi ou Khoualed, mais ce sont des leaders, leur expérience est précieuse. Tout est une question d’hygiène de vie. Vous avez des exemples un peu partout de par le monde. Des joueurs, la trentaine largement entamée, jouent encre au plus haut niveau, je ne vais pas vous en citer parce qu’ils sont nombreux. Un joueur est jugé par ses capacités à tenir le rythme une saison durant, pas par la date de sa naissance. Certes, les autres sont encore jeunes et très compétitifs, mais je pense que l’équilibre entre jeunesse et expérience au sein de l’effectif est parfait. En tous les cas, on corrige les choses et on va de l’avant.
Vous avez commencé la préparation un peu en retard par rapport à d’autres clubs. Comment se présentent les choses ?
Nous comblons ce retard grâce à un programme chargé et du travail individuel pour certains joueurs. Il y avait un petit retard, c’est vrai, mais je pense qu’il est largement rattrapable. L’intensité est là, et mes joueurs sont motivés.
Justement, que pensez-vous des résultats enregistrés en amical. Est-ce une source importante pour vous ?
Nous suivons un programme bien défini. Les matchs amicaux font partie intégrante de notre préparation, car ils nous servent à évaluer l’état physique, à tester nos tactiques et à identifier nos faiblesses. Il vaut mieux être alerté maintenant que d’être surpris en pleine saison. D’ailleurs, l’équipe a enchaîné deux victoires cette semaine contre le MOB et le MOC, ce qui prouve la bonne dynamique.
Vous concernant, quelle identité et quel style de jeu souhaitez-vous donner à l’équipe ?
Je veux une équipe solide, compacte, difficile à battre, mais qui ne se contente pas de défendre. Nous travaillons intensément pour être une équipe qui joue vers l’avant, avec de l’audace et de la vitesse dans les transitions. D’après ce que j’ai pu constater en Tunisie, nous avons les joueurs pour appliquer un pressing haut et jouer vers l’avant.
Comment comptez-vous gérer la pression et la régularité sur toute la saison ?
La clé, c’est le mental et la gestion du groupe. La concurrence sera saine, chaque joueur devra être prêt à apporter sa pierre à l’édifice. Le staff est là pour surveiller le groupe. On avancera match par match et nous tenterons d’être réguliers.
Quels sont les principaux points à peaufiner avant le début du championnat ?
Principalement l’automatisation défensive et la finition. Parfaire le placement collectif et la coordination en défense, avec plus d’efficacité devant. Ce sont des détails, mais en Ligue 2, ce sont souvent les détails qui font gagner ou perdre les matchs. Nous y travaillons quotidiennement.
Votre prédécesseur a posé de bonnes bases la saison dernière. En quoi votre approche et votre méthode diffèrent-elles pour réaliser l’objectif principal qui est l’accession ?
Je respecte le travail colossal effectué par mon prédécesseur, Abderrahmane Osmane. Mon approche peut différer sur certains aspects tactiques, peut-être avec une exigence accrue sur l’intensité et l’engagement dans les duels. J’insiste énormément sur le mental et la culture de la gagne. L’objectif est de forger une équipe qui ne lâche jamais, qui sait gérer les moments difficiles d’un match. C’est cet état d’esprit de guerrier qui pourra faire la différence. On joue dans un groupe où la lutte pour la montée et le maintien sont des plus acharnées, alors, autant être prêts à toutes les éventualités. Pour ce faire, c’est un gros travail qui se fait en amont, durant cette période, justement.
Au-delà des joueurs expérimentés, comptez-vous donner sa chance à la jeune génération harrachie, cette saison ?
Absolument, et c’est même fondamental dans notre projet. L’équilibre dont je parle sans cesse inclut forcément la détection et la confiance accordée aux jeunes talents du club. Ils représentent l’avenir de l’USMH !
Comment avez-vous géré la préparation physique pour que l’équipe puisse tenir toute la saison ?
L’essentiel de notre travail a été effectué autour de la condition physique. Notre préparateur physique a mis en place un programme très précis, basé sur plusieurs cycles. La phase en Tunisie était axée sur la construction athlétique, avec beaucoup de travail foncier et de renforcement musculaire, pour prévenir les blessures. Maintenant, nous entrons dans une phase plus tactique et spécifique.
Après une deuxième place l’an dernier, c’est la montée cette saison ?
Inch’Allah. L’objectif est clair. Le club a frôlé l’accession et tout a été mis en œuvre cette année pour la concrétiser. Les moyens sont là, les joueurs sont motivés et le staff est déterminé. Nous allons tout donner pour rendre fierté à ce club historique et à ses supporters. Inch’Allah, le travail paiera.
Quel rôle attendez-vous des supporters ?
Leur rôle est capital ! Ils sont l’âme de ce club. J’attends d’eux qu’ils nous soutiennent dans les bons moments, mais surtout dans les moments difficiles, car il y en aura. Le supporter qui aime son équipe, sait que parfois, il y a des moments où celle-ci traverse des moments difficiles. C’est dans ces moments que l’équipe aura besoin de lui. Le supporter harrachi est fidèle, pour cela, il mérite qu’on mouille le maillot pour lui. Que nos supporters sachent que nous allons nous battre comme jamais sur le terrain pour leur offrir cette montée. Ils méritent de revoir l’USMH là où elle doit être, en Ligue 1 et pas ailleurs.
N. S.
