28 octobre 2025

Bentaleb, come-back palpitant !

C’est une histoire digne d’un film hollywoodien. On avait l’impression que c’était écrit. Nabil Bentaleb a rejoué en match officiel dimanche soir avec Lille  chez le Stade Rennais (succès 0-2). Et à peine 4 minutes après son entrée en jeu, qui était déjà un petit événement, l’Algérien a donné plus d’ampleur à son retour en décantant la situation. Incroyable destin.

Par Mohamed Touileb

La célébration de Bentaleb incarnait la bataille et les sacrifices qu’il a consentis pour pouvoir revenir sur les pelouses. Un cri de rage pour refouler toute la frustration et les doutes qui l’ont rongé, neuf mois durant.

Tel un super-héros

Tout n’a pas été facile. Mais le Dz s’est accroché à sa passion comme il s’est accroché à la vie. Et il a fini par disputer, à nouveau, un match de football professionnel. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais, comme dans les films des super-héros, le scénario devait se terminer avec un triomphe ultime. Celui de marquer et d’être l’homme providentiel du match. Les hommages ont fusé de partout. «Comme quoi, quand on croit en soi, qu’on s’accroche et qu’on a de la résilience, tout est possible. En juin dernier, on était tous très inquiets, d’abord pour sa santé mais aussi pour la suite de sa carrière. C’est extraordinaire, parce que non seulement, c’est la première fois en France que ça se produit il rejoue et en plus c’est lui qui nous délivre en marquant le premier but. C’est pour ça qu’on aime le foot. C’est très émouvant», a indiqué Bruno Genesio, entraîneur des Lillois.

« Un modèle de courage et de résilience »

Le coach des Dogues ajoutera : «Honnêtement, je pense qu’il n’y a que le foot qui peut nous faire vivre ces émotions-là. C’est une belle joie. Nous, on l’a suivi et il y a eu des périodes de doute. Parfois, on se disait « ça va le faire », puis on était moins sûrs. Il s’est bien préparé. Il a fait beaucoup d’entraînement individuel. Physiquement, il était prêt. Je suis vraiment content pour lui, parce que c’est quelque chose d’extraordinaire à vivre».

Et le driver des Nordistes a souligné une chose importante. Il n’a pas fait entrer Bentaleb juste pour la symbolique. «J’avais des garanties sur son état physique. Sur les derniers entraînements, il m’a montré des choses aux niveaux technique et tactique qui m’avaient beaucoup plus. On était à 0-0, il n’était pas question de faire des cadeaux. C’est vraiment parce que j’estimais que sur les 20 ou 25 dernières minutes, il pouvait nous apporter sa qualité technique et son sens tactique. Ce qui se passe après, c’est énorme. C’est décuplé parce qu’il ouvre le score et quand on connaît toute son histoire depuis le mois de juin, c’est un modèle de courage et de résilience qui dépassent largement le cadre du football. C‘est digne d’un film, cette histoire.»

Tout était aligné

Pour sa part, Bentaleb reconnaît que «c’est un moment assez particulier pour moi. Je passe du tout au rien. Je passe de la tribune à regarder les copains sans savoir si je vais faire partie de cette aventure à, du jour au lendemain, le fait de pouvoir être potentiellement dans le groupe. Jusqu’à la dernière minute, je ne sais pas si je vais rentrer. Quand je rentre, je me dis qu’il faut que j’aide l’équipe parce que le nul n’est pas un bon résultat. Le coach m’a fait rentrer un peu plus haut sur le terrain.»

L’alignement des astres était là dimanche soir au Roazhon Park. Et le sourire qu’il arborait était un énorme rayon de soleil qui était venu égayer les cœurs de ceux qui s’inquiétaient pour sa santé avant son avenir de footballeur. Bentaleb, qui (on le rappelle) joue avec un défibrillateur cardiaque sur autorisation médicale, nous a offert un retour palpitant qui inspire plus d’un.

M. T.

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