28 octobre 2025

De délire en paranoïa, El Makhzen toute honte bue

Les tensions politiques entre l’Algérie et le Maroc trouvent – une nouvelle fois – extension sur le terrain sportif. A l’occasion de la CAN-2024 (reportée à 2025) dames, qui se tient actuellement au pays de Mohamed VI, la Confédération africaine de football (CAF), qui a un comportement « impulsif » sous les pressions marocaines à chaque fois, a décidé d’ouvrir une enquête qui vise à accabler la Fédération algérienne de football (FAF). Le motif est – à nouveau – extra sportif alimenté par la paranoïa et la manipulation médiatique du Makhzen.

Par Mohamed Touileb

D’accord la télévision algérienne a caché le sigle de la Royal Air Maroc, et c’est (quelque part) son droit le plus absolu de ne pas faire de la publicité pour une compagnie étrangère, sponsor majeur du tournoi. Aussi, il est vrai que la Fédération algérienne de football (FAF) n’a pas mentionné le nom du pays hôte dans ses articles et qu’elle a passé le logo de la CAN-2024 dames sans le « Morocco 2024 » dessus. Mais il faut reconnaître que les Marocains ont imputé d’autres faits à tort à la délégation algérienne présente sur place.

Manipulation et abattage cybernétique

Il y a notamment eu cette histoire de bande adhésive supposément apposée par les Algériens sur les sièges du banc de touche pour cacher le logo de la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Et c’est là une attitude forcément condamnable à l’encontre de ce voisin atteint certainement d’une forme rare de paranoïa, qui a fait de cette affaire son grief principal pour pousser la CAF à ouvrir une enquête contre notre sélection. La structure footballistique majeure en Afrique a indiqué, jeudi dernier, qu’elle ouvrait « une enquête à l’encontre de la sélection nationale féminine d’Algérie pour des faits présumés de violation des Statuts et Règlements de la CAF, dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations Féminine CAF TotalEnergies, Maroc-2024, actuellement en cours » non sans mentionner qu’elle « ne fera aucun autre commentaire sur cette affaire tant que la procédure n’aura pas été menée à son terme ».

Si la CAF a observé le silence, pour un joint bien roulé, l’armée cybernétique marocaine a continué son matraquage médiatique pour manipuler les opinions. Des médias étrangers, notamment en France comme Le Parisien, ont relaté l’affaire sans vérification. Jusqu’à ce que des images viennent montrer que c’est des volontaires de la CAF qui ont « timbré » l’écusson de la FRMF sur les sièges. Et c’était sur demande des officiels de l’instance confédérale.

Le précieux témoignage tunisien

Pour appuyer cette vérité, il y a eu le témoignage de l’adjoint du sélectionneur de la Tunisie. Mounir a déclaré avoir « enlevé l’autocollant noir, le scotch comme on dit chez nous, par bonne intention. Ce n’était aucunement pour laisser croire que ce sont les Algériens qui les ont posés. C’est juste pour qu’il n’y ait pas d’accusations à l’encontre de nos frères Algériens. Moi, Mounir, entraîneur adjoint de l’équipe nationale de Tunisie “séniors” dames, je l’ai enlevé. J’ai vu un truc qui ne me plaisait pas. Après, un responsable de la CAF m’a appelé et m’a dit “laisse-le. C’est nous qui l’avons mis‘’». Ces mots de l’assistant tunisien prouvent clairement qu’il y a orchestration de la part du pays organisateur qui essaye d’inculper l’Algérie par des « preuves » montées de toutes pièces. Dès lors, la FAF devra préparer son dossier de défense. La probabilité de voir la CAF la sanctionner, en première instance, est à considérer comme cela s’est produit par le passé avec l’affaire RS Berkane – USM Alger. Il est évident que la CAF joue sa crédibilité dans cette affaire. En tout cas, si l’Algérie est jugée coupable et qu’elle décide de saisir le Tribunal arbitral du Sport de Lausanne (TAS) et obtient gain, la CAF ne deviendra plus crédible et peut changer son nom à celui de la Confédération makhzanéenne de football.

M.T.

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