Gouiri, la vigilance est de mise

On l’avait relevé sur ces mêmes colonnes la semaine passée. Amine Gouiri devra rester vigilant et performant s’il veut garder sa place de titulaire à l’Olympique de Marseille. Et le déroulé du match amical entre l’OM et Aston Villa, samedi, vient de le confirmer. La nouvelle recrue, Pierre-Emerick Aubameyang, qui l’a remplacé, s’est mis en évidence en plantant un doublé qui a offert le succès 3 buts à 1 aux Phocéens. La concurrence est lancée.

Par Mohamed Touileb

Certes, au moment de présenter Aubameyang à la presse il y a quelques jours, Roberto De Zerbi, coach des Marseillais, a laissé penser qu’il pourrait l’aligner avec Gouiri dans un même onze de départ. « Aubameyang est encore en forme et cela n’enlèvera rien à Gouiri, qui part encore avec un excellent avantage. On pourra même les retrouver ensemble », avait indiqué le technicien.

Pour être en forme, le Gabonais l’est. Et on a pu le vérifier avant-hier en le voyant faire mouche à deux reprises en remplaçant le Fennec à la 64e minute. Et il n’a attendu que douze minute pour faire trembler les filets une première fois avant de récidiver trois minutes plus tard et offrir la victoire aux Olympiens. En revanche, il n’a pas collaboré avec Gouiri qui lui a cédé sa place sans pouvoir laisser une grosse impression en une heure passée sur le pré du stade Orange Vélodrome. Malgré cela, De Zerbi a continué à insister sur la possibilité de faire collaborer ses deux joueurs à l’avenir. « Ils pourront peut-être jouer ensemble, mais dans ma tête il n’y a pas de hiérarchie. On va jouer au moins une quarantaine de matches cette saison, on aura besoin de tout le monde », estime-t-il.

Aubameyang ne lui fera pas de cadeaux

Après, comme on l’a rapporté sur ce même espace, Aubameyang n’est pas là pour faire des cadeaux à Gouiri. Lors de son premier face-à-face avec la presse après avoir signé son retour à l’OM qu’il a quitté à l’été 2024, l’ex-pensionnaire du Borussia Dortmund et d’Arsenal avait reconnu que « quand on est compétiteur, on vient pour s’imposer. Quand je suis arrivé à Arsenal, tout le monde pensait que j’étais là pour remplacer Lacazette et pourtant on a formé un super duo. Je suis là pour aider le groupe à progresser, le plus important sera de tout donner, que ce soit Gouiri ou moi, le plus important, c’est qu’on donne tout ensemble », a-t-il déclaré. Aussi, il a reconnu que devoir prouver ce qu’il vaut en présence de Gouiri l’« a boosté. Surtout d’avoir quelqu’un qui a une réputation, on a envie de se surpasser, c’est la concurrence et ça pousse à être meilleur ». Dans le haut niveau, la rivalité interne est souvent impitoyable. Certains parviennent à la bien gérer et à s’imposer quand d’autres risquent de se frustrer.

L’expérience européenne du Gabonais

L’avant-centre de l’équipe nationale se retrouve donc face à coéquipier-rival dans un secteur où seules les stat’ peuvent faire pencher la balance en faveur de l’un au détriment de l’autre. Il est évident que rien ne lui sera donné avec un Aubameyang qui a déjà un lien spécial avec le public de l’OM qui l’affectionne particulièrement grâce à sa folle saison 2023-2024 avec les couleurs marseillaises. Pour rappel, avant de rejoindre Al Qadsiah FC (Arabie saoudite), le fer de lance, il avait compilé 30 réalisations pour 11 offrandes en 51 rencontres dans toutes les épreuves. Parmi ses buts, il en a compté 10 dans les 13 matchs de Ligue Europa UEFA qui s’était arrêtée en demies pour les Français. Dans une année qui marque le retour de l’OM en Europe (Ligue des Champions UEFA), le vécu du joueur de 36 ans peut s’avérer capital. Gouiri devra mettre les bouchées doubles s’il ne veut pas disparaître de la circulation et se maintenir en forme en vue de la CAN-2025 (21 décembre 2025 – 18 janvier 2026 au Maroc) et – éventuellement – la Coupe du Monde 2026 prévue l’été prochain.

M.T.