Depuis un peu plus d’une semaine, Djamel Belmadi a officiellement repris du service après une inactivité (délibérée malgré des offres) de 15 mois. Pendant cette période, l’ancien driver de l’équipe nationale n’avait pas signé la résiliation de contrat avec la Fédération algérienne de football (FAF). Sur le plan juridique, il peut donc mettre à profit cette situation afin d’avoir un dédommagement pour ce qu’il considère comme un licenciement abusif. D’après nos informations, l’ex-coach des Verts compte bien saisir la FIFA pour s’occuper de ce dossier.
Par Mohamed Touileb
C’est avec le « thobe », tenue traditionnelle du Qatar, que Belmadi a posé pour annoncer son retour aux affaires technique d’Al-Duhail SC (ex-Lekhwiya) qu’il avait quitté en 2018 pour rejoindre le banc de l’Algérie et écrire son histoire avec notamment le sacre retentissant à la CAN-2019.
L’habit du Qatari
La photo peut paraître anodine. Mais c’est une manière directe de se vanter du fait d’avoir la nationalité qatarie (uniquement les personnes en possession du passeport annabi peuvent poser officiellement avec le « thobe », NDLR) qu’il considère comme son pays d’adoption. Surtout qu’il est désormais fâché avec les instances de son pays d’origine : l’Algérie. Cette communication n’a rien de hasardeuse car Belmadi devrait, à l’avenir, adopter une posture plus offensive vis-à-vis de l’instance foot algérienne que gère Walid Sadi. L’ancien sélectionneur des « Fennecs » a, dans une lettre qu’il a rendue publique récemment, insinué qu’il veut être indemnisé après la rupture unilatérale du bail qui le liait à la structure footballistique algérienne. Ledit contrat devait être effectif jusqu’à la Coupe du Monde 2026 qu’il avait fixée comme objectif suprême après l’échec de qualification à l’édition 2022 pour quelques secondes face au Cameroun.
L’orgueil plus fort que le « contrat moral »
Malheureusement, la deuxième sortie précoce du premier tour dans la CAN-2023 en Côte d’Ivoire lui a coûté sa tête et a brisé nette cette collaboration. Vantant un « contrat moral », Belmadi s’est accroché à son poste face à Sadi qui a jugé que l’ancien numéro 10 d’El-Khadra n’était plus l’homme de la situation. Le constat était légitime car l’entraîneur venait d’enchaîner 3 gros échecs. Ce divorce brusque, jugé comme « décision précipitée et unilatérale », a touché l’orgueil de Belmadi qui a observé le silence jusqu’au mois de mai dernier quand il a écrit une lettre pour s’exprimer. Elle n’avait pas pour destinataire les responsables mais les citoyens algériens et passionnés de football. Dans cette dernière, il a exprimé le « souhait le plus profond de parvenir à une conciliation amiable, fraternelle et respectueuse des uns et des autres, sans l’intervention d’une quelconque autorité exécutive supranationale ».
3.4 millions d’euros d’indemnisations
Logiquement, la FAF n’a pas bronché. Même si Belmadi insinuait qu’il pourrait aller se plaindre auprès d’une « autorité exécutive supranationale » à savoir la FIFA. Après en avoir terminé avec le chômage et sa signature à Al-Duhail SC, on apprend que l’architecte du couronnement à la CAN-2019 des « Guerriers du Désert » compte bien interjeter sa plainte pour réclamer 3.4 millions d’euros à la FAF.
Ce montant représente ses salaires impayés jusqu’à sa reprise de fonction à Al-Duhail SC. C’est presque 6 fois ce que Sadi lui a proposé en dédommagement (600000 euros soit 3 mensualités) lorsqu’il lui a signifié qu’il n’était plus l’homme de la situation. De son côté, la FAF a déjà préparé sa défense dans cette affaire. Évolution du dossier à suivre.
M.T.