Retour sur une affaire pas comme les autres
Le différend entre le capitaine Sid Ali Yahia-Cherif et son président Salim Messani est toujours en suspens et rien n’a été fait pour le dénouer. Ce différend avait pris naissance lors de la désignation de Boualem Charef à la barre technique du RCK. Une désignation qui ne passe pas pour l’emblématique capitaine de Kouba, Sid Ali Yahia-Cherif, qui n’accepte pas de voir Boualem Charef sur le banc, les deux hommes ayant un vieux contentieux. L’affaire fait grand bruit à Kouba. Le joueur n’a plus donné signe de vie et continue de susciter des interrogations, notamment de la part des supporters. Ces derniers sont unanimes et ne veulent pas s’impliquer dans ce différend. Le buteur koubéen jouit du soutien absolu de son entourage mais surtout des fans qui restent quand même non-alignés. Il faut dire que c’est la première fois qu’on assiste à ce genre de problème, surtout que la direction koubéenne n’a pas su gérer cet épineux dossier…
Une direction non-autonome !
Un leadership fort est le fondement de tout club sportif prospère. Les dirigeants doivent inspirer et motiver les membres du club, définir une vision claire et s’efforcer d’atteindre des objectifs ambitieux. Un dirigeant efficace ne se contente pas de donner des ordres, il écoute et apprécie les opinions des uns et des autres. Il favorise également un environnement dans lequel les membres se sentent responsabilisés et engagés dans la réalisation des objectifs du club. Ce n’est pas le cas au RCK pour ne pas dire dans toute l’Algérie. Comme annoncé lors de notre édition de jeudi dernier, les dirigeants koubéens ont «consulté» leur capitaine avant de conclure avec Boualem Charef. Yahia-Cherif n’est pas allé par quatre chemins pour affronter ces responsables et leur annoncer qu’il ne remettra plus les pieds au club si Charef est nommé entraineur. Le président Messani avait donc à choisir entre Charef et Yahia-Cherif. Pour «l’intérêt général», le président koubéen a penché pour l’ancien coach harrachi. Le buteur du RCK s’est senti trahi par son entourage et n’a pas apprécié le fait qu’il soit consulté alors que la décision de Messani était déjà prise. Et pourtant, la direction du club aurait pu éviter toute cette polémique et passer directement à la désignation de Charef à la barre technique sans demander l’avis de quiconque. En effet, l’entraineur, les joueurs et l’ensemble des employés du club sont liés au RCK par un contrat de travail et devront ainsi se soumettre au règlement intérieur. Quand même, c’est l’employeur, en l’occurrence Salim Messani, qui «paye» tout le monde en contrepartie d’un rendement sur le terrain. Finalement, le président du club et son entourage n’ont pas eu le courage d’instaurer une discipline et d’inciter leurs employés à respecter la ligne directrice du RCK…
Un « manager » porte-parole
Pour tenter de cerner le conflit, la direction du club avait dépêché son manager porte-parole sur un plateau. Ainsi, Karim Brahem-Chaouch est intervenu longuement pour expliquer le cas Yahia-Cherif sans pour autant donner la position finale du club et ce que risque Yahia-Cherif suite à son boycott. «Yahia-Cherif est un symbole du RCK comme l’étaient Amirouche, Assad, Kaci Said, Chaib et autre Mohamed Benlaredj. «Le joueur est blessé et absent aux entrainements et se soigne et ce n’est qu’un vieux malentendu qui remonte à dix années. Le président Salim Messani a posé la question suivante à Charef : avez-vous un problème avec Yahia-Cherif ? l’entraineur lui a répondu qu’il n’a de problème avec personne», n’a cessé de répéter Brahem-Chaouch tout au long de l’émission avant d’ajouter : «On ne compte pas lâcher notre capitaine. Espérons que ce différend entre les deux hommes soit réglé rapidement». Le porte-parole du RCK parle bien d’un différend entre les deux hommes, et personne ne peut dire le contraire. Mais en parallèle Brahem-Chaouch tente de noyer le poisson en affirmant que Yahia-Cherif est blessé et de surcroît il se soigne. C’est un non-sens en terme de communication.
Devant ce monumental ratage médiatique, la direction koubéenne aurait dû procéder autrement en optant pour une meilleure communication de crise et mettre ainsi fin à ce faux problème qui n’aurait jamais dû exister. Affaire encore à suivre…
Youcef Mimoune