Qu’est ce qui se passe réellement au sein du RCK malgré un parcours honorable ? On a l’impression que tout part en vrille. Alors que la saison n’est pas encore achevée, la guerre des clans fait rage. Et pourtant, rien ne présageait un tel bouillonnement lorsqu’on aperçoit la vie du club et l’ambiance qui règne autour de l’équipe.
Par Youcef Mimoune
Une guerre de clans est née autour du recrutement et le RCK s’est retrouvé otage de certains membres. Cette opération demeure un ratage absolu puisque plusieurs nouvelles recrues n’ont pas réussi à s’imposer depuis l’été dernier. Les dirigeants koubéens ont refusé les « noms » proposés par certains managers au détriment de joueurs limités et qui n’ont même pas fait leurs preuves en Ligue 2. On aura suffisamment le temps pour revenir très largement sur ce dossier dans les jours à venir. Par conséquent, ce sont les tractations, habituelles, de coulisses qui sont en train de peser de tout leur poids sur la vie du club. Qui est derrière le recrutement ainsi que la gestion du club ? Fidèlement, personne n’est en mesure à Kouba de répondre à cette problématique. Il faut dire que les années se suivent et se ressemblent pour cette équipe qui est toujours à la recherche de son lustre d’antan. Ce qui présage donc une situation similaire à celle vécue la saison passée. En somme, les responsables du RCK doivent vite réagir au risque de compromettre encore une fois leur saison. «Nous souhaitons que les leçons soient retenues, que ceux qui croient détenir à eux seuls la vérité fassent preuve de modestie et, enfin, que ceux qui, limités, n’apportent rien, aient l’intelligence, pour une fois, de se retirer, de laisser l’équipe grandir et se positionner», réclament les fidèles supporters Vert et Blanc à haute voix…
Recrutement hivernal, la goutte qui a fait déborder le vase
En plus du recrutement estival, raté, le mercato hivernal confirme cette anarchie qui règne au RCK et alimente ainsi les spéculations. Le président Salim Messani et le manager Karim Brahem-Chaouch ont validé en aparté la feuille de route de la seconde manche du championnat. Ainsi, ils ont procédé au recrutement de trois joueurs sans l’aval du staff technique. Du coup, Ghezali, Baali et Ardji se sont retrouvés exclus des plans de Boualem Charef. Ce dernier n’a pas trouvé comme revanche que de priver l’équipe des services de trois joueurs chevronnés capables d’apporter un plus à l’équipe. Dans sa logique, Boualem Charef qui n’aurait pas été associé à l’opération recrutement, n’a pas sollicité les services des joueurs arrivés cet hiver sans son consentement. A partir de là, l’équipe s’est retrouvée minée et un bras de fer est né entre la direction koubéenne et le staff technique. Un conflit qui s’est répercuté négativement sur le rendement de l’équipe puisque le Raed a déjà perdu deux matches de suite en déplacements depuis le retour alors qu’à l’aller il n’a perdu qu’un seul match lors de la seconde journée du championnat. L’équipe est désormais condamnée à gagner tous ses matches et attendre. Faire le plein ne suffira pas au RCK d’atteindre l’accession qui s’éloigne à cause de ses propres serviteurs…
Les supporters fustigent les managers
A Kouba, la rue gronde et les supporters sont montés au créneau. Les supporters étaient dans tous leurs états à l’issue de la dernière défaite concédée à Tiaret. N’ayant pas accepté cette défaite inattendue, ils ont fustigé les dirigeants et les joueurs car d’après eux ce n’est pas avec ce genre de résultats et de comportement que leur équipe avancera et surtout atteindra son objectif qui est l’accession. Leur déception était grande et la tristesse se lisait sur leur visage et c’est ainsi qu’ils n’ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux. A l’exception du président d’honneur, Mohamed Khemissa, personne n’a été épargné par les critiques, y compris ceux qui ont effectué le recrutement. «A part Mohamed Khemissa, personne ne mérite le respect des supporters. Nous avons fait confiance aux dirigeants et aux joueurs mais nous sommes déçus et dépités. On a préféré garder le silence et ne pas mettre de pression sur le groupe mais finalement, il ne fallait pas mettre le groupe à l’aise. On savait que le mal résidait dans le recrutement et les managers qui sont derrière ce volet depuis l’intersaison. Désormais, les masques sont tombés et chacun doit assumer ses responsabilités», ont lancé les fans koubéens sur les réseaux sociaux. Gageons que les critiques des supporters sont le fruit de la grande déception qui a suivi surtout l’incapacité du RCK de gagner à l’extérieur et surtout de ne pas avoir l’étoffe d’un champion.
Ne pas se disperser et se fragmenter
La défaite concédée dans la capitale su Sersou, Tiaret, est un frein considérable dans la progression de l’équipe. Défait, le RCK compte aujourd’hui, pas moins de sept points de retard sur le leader Ben Aknoun. A huit journées de la fin du championnat, il faut un miracle pour la formation koubéenne pour faire son retard sur l’ESBA, mais comme les miracles sont terminés depuis des millénaires, autant dire que, pour l’accession, Kouba doit dire une fois de plus adieu. Mais qui est responsable de cet échec ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Où se situe la faille ? Y-a-t-il eu des erreurs d’aiguillage ? Lesquelles ? Quand elles ont été commises ? Par qui ? C’est à toutes ses questions qu’il faut répondre afin d’avancer. L’échec est aujourd’hui (à moitié) consommé, rien ne sert de se disperser alors qu’il faut s’unir et préparer la prochaine saison dès maintenant. Kouba en est à sa deuxième saison à courir derrière une hypothétique accession, et à ce titre il ne devrait pas abdiquer ou baisser pavillon. Au contraire, il convient aux actuels dirigeants de se mettre autour d’une table et de faire le bilan précis de ce qui n’a pas marché. Ce qui est dangereux pour le club aujourd’hui, c’est la dispersion, la fragmentation, des forces qui ont fait du RCK un potentiel candidat à la montée en Ligue1. Il ne faut pas céder sous la pression des supporters, il faut faire face et expliquer dans la transparence le pourquoi de cet autre échec. Il faut aussi rappeler qu’il y a, à peine, trois, voire quatre années, le club luttait de toutes ses forces, et ce, jusqu’à l’ultime journée pour ne pas rétrograder en Division 3. Donc, il y a eu une avancée pour le RCK, alors attention à la reculade !
Y. M.
