Oukidja, départ précipité et retour tardif ?
Pendant 4 ans, il a été la doublure d’un Raïs M’Bolhij indéboulonnable. Alexandre Oukidja avait pris son mal en patience tout ce temps. Sauf qu’il a fini par plier sous la pression, décidant de raccrocher ses gants avec les Verts en juin 2023. Un peu plus d’un an plus tard, il pourrait les remettre. Malgré un talent certain dans les cages, son comeback ne sonne pas vraiment cohérent.
Par Mohamed Touileb
A la surprise générale, la Fédération algérienne de football (FAF) annonçait, en juin 2023, qu’Oukidja ne sera plus Fennec, à la demande de ce dernier. Plus tard, le keeper expliquera : «Je sentais que physiquement, je n’arrivais plus à faire les deux (FC Metz et l’équipe d’Algérie, ndlr). Les voyages sur le continent africain sont éprouvants et j’avais peur d’une grosse blessure. Donc j’ai voulu me concentrer sur le FC Metz et sur mes deux dernières années de contrat».
Première requête en septembre 2023
Après cette décision, on a pu voir le Messin afficher un niveau tout simplement incroyable. Presque à chaque match, il sortait un paquet de parades dans une défense qui concède beaucoup d’occasions. Il était même le portier au plus grand nombre d’arrêts dans les championnats majeurs en Europe.
Pendant ce temps-là, Djamel Belmadi, sélectionneur de l’époque, avait définitivement confié la place de N° 1 à Anthony Mandréa. D’ailleurs, on peut rappeler que l’entraîneur d’El-Khadra avait décidé de promouvoir le sociétaire du SM Caen et de «zapper» Oukidja qui a attendu son heure pendant des années avant de s’apercevoir qu’il ne peut pas être de facto le «goal» principal des «Fennecs». Même quand M’Bolhi n’était pas là. Voyant ce qu’il réalisait avec les «Grenats», on a commencé à estimer qu’Oukidja aurait pu être d’un précieux apport pour les «Guerriers du Désert». Avant la CAN-2023, Belmadi avait même parlé de ce sujet après qu’Oukidja avait déclaré : «Si l’équipe souffre de blessure et Belmadi me sollicite je reviendrai à la sélection, mais ça serait inconcevable de changer d’avis quatre mois après ma décision». Il y avait déjà du rétropédalage.
Mandréa, ce n’est pas l’assurance tous risques
L’ex-coach de l’Algérie avait lancé : «Lui a dit qu’il a pris sa retraite. Dans tous les cas, c’est l’occasion pour moi de dire que c’est quelqu’un qui s’est toujours très bien comporté, qui a toujours été très professionnel et qui a l’amour sincère de la patrie. J’apprécie tellement ce joueur humainement, et ce gardien. Il est tombé sur un Raïs M’Bolhi dominateur, donc il était difficile pour lui de jouer. On sait tous qu’il y a eu des joueurs, à l’époque de Belloumi par exemple, qui n’ont pas pu jouer parce qu’ils sont tombés sur lui, des N°10 comme Tlemçani. Il aura malgré tout été présent quelques matchs, mais c’est peut-être de ma faute à moi» non sans ajouter que «si demain, il revient sur sa décision, on aura juste perdu un gâteau et un maillot ! De toute façon, il est compétitif, joue en première division (il a été relégué depuis, Ndlr) fait de bons matchs, donc s’il veut revenir, je reconsidérerais ça».
Aujourd’hui, Belmadi n’est plus en poste. Toutefois, Oukidja a bel et bien indiqué que «si Petkovic m’appelle, je reviens !». L’envie de sortir de la retraite est là. Et le retour probable d’Oukidja, 6 capes mais 15 rassemblements tout de même, trouverait une explication dans le manque de garanties que présente désormais Mandréa. Certains buts encaissés restent entachés de faute de main de la part du Caennais.
Désormais, il reste à savoir si Petkovic, qui aurait mis le nom de l’ancien Strasbourgeois dans sa liste élargie, le retiendra pour les deux rencontres à venir contre la Guinée équatoriale (5 septembre) et le Liberia en déplacement 5 jours plus tard. Les deux duels comptent pour les 1re et 2e journée des éliminatoires de la CAN 2025. Néanmoins, on peut craindre que relancer Oukidja ne soit pas la meilleure des idées. Surtout qu’il a 36 ans.
M.T.
