Pour la VAR, la FAF compte casquer

Djahid Zefizef, avant-dernier président de la Fédération algérienne de football (FAF), en a parlé. Son successeur, Walid Sadi, et son bureau décident de passer à l’étape concrète en lançant un avis d’appel d’offres national et international pour avoir (enfin) le système d’assistance vidéo aux arbitres (VAR) en Algérie.
Par Mohamed Touileb
La phase « retour » de Ligue 1 Mobilis est amorcée depuis quelques semaines maintenant. Et on peut s’attendre à ce qu’il y ait des polémiques d’ici la fin de l’exercice avec tous les enjeux existants pour ce qui est des premières places mais aussi le maintien.
Acquérir n’est pas louer
Il ne passe pas une semaine sans qu’un club se dise lésé par les décisions arbitrales. La FAF veut tempérer les ardeurs très tôt en lançant un appel d’offre pour l’acquisition du VAR et l’exploiter dès l’exercice 2024-2025. Et il semblerait que la FAF ne compte pas « louer » le système mais l’acquérir définitivement. Ce qui ne coûtera pas des bribes. En effet, la structure fédérale veut avoir 4 Vans full équipés comme mentionné dans le communiqué. Sont requises des « caméras haute définition, des écrans de visualisation, des serveurs de stockage de données, des logiciels de traitement vidéo, des systèmes d’enregistrement et de lecture instantanée, ainsi que tout autre équipement nécessaire pour la mise en œuvre efficace du système VAR lors des matchs de football ». En outre, « les véhicules doivent être équipés de climatisation, d’alimentation électrique sécurisée, de systèmes de communication internes et externes et doivent être conformes aux normes de sécurité routière ». Pour cet aspect, ce n’est que des détails.
La « haute technologie » a un prix
Et qui dit « VAR », dit forcément « arbitres » qui auront besoin d’avoir « un système de communication efficace qui doit être intégré dans chaque Van pour permettre une communication instantanée entre les opérateurs du VAR et les arbitres sur le terrain. Les systèmes de communication doivent être fiables, sécurisés et permettre une transmission claire et instantanée des informations critiques pendant les matchs », peut-on lire. De plus, la FAF veut avoir 4 stations RRA Monitors (Review and Replay Analysis) qui permettent aux Referees de « visionner les séquences vidéo pendant les matchs et de prendre des décisions éclairées en cas de recours au VAR ». Et lesdites stations « doivent être équipées de moniteurs haute résolution, de logiciels de lecture vidéo avancés et d’autres fonctionnalités nécessaires pour une analyse vidéo précise et rapide ».
Pour sa demande, la FAF insiste sur le fait que « tous les équipements et systèmes proposés doivent être dotés de la dernière technologie disponible sur le marché pour garantir des performances optimales et une fiabilité maximale » sans oublier l’homologation CAF et FIFA des systèmes afin de pouvoir les utiliser pour les matchs de l’équipe nationale mais aussi ceux de nos clubs dans les compétitions continentales (Coupe de la Confédération et Ligue des Champions).
Faut-il temporiser pour la « VAR light » ?
Pour avoir une idée sur le coût, on peut relever que, par exemple, en France la VAR revient à 6 millions d’euros/saison pour la Ligue 1 Uber Eats. C’est pour dire que l’enveloppe est conséquente. Pour les divisions inférieures et afin de démocratiser la VAR, il y a un système « VAR light » qui est expérimenté. Et il serait 20 fois moins cher. Les entreprises Dartfish, Vogo et Hawk-Eye (réputée en tennis pour les points litigieux quand il s’agit du dernier rebond sur la ligne) ont lancé, en 2022, un projetqui garantit une solution d’assistance vidéo à l’arbitrage moins chère et plus rapide. Pour avoir une idée sur la « VAR Light », il faut savoir que c’est un système sans fils, avec moins de caméras et un unique arbitre vidéo.
… Comment en financer l’acquisition ?
Et ce dispositif « répond à un cahier des charges de la Fifa, sur le nombre de flux, leur synchronisation, le zoom… ». Il s’agit d’« un processus nouveau qui vise à préserver un peu l’aspect humain de l’arbitre vidéo. Avec moins de caméras et en étant dans le stade, il vérifie bien plus vite, comme dans les sports de combat », explique un ingénieur de l’entreprise Dartfish. On peut donc penser que la FAF, qui n’a pas tout à fait les finances au vert, doit penser à choisir l’option la plus rentable et la moins coûteuse après cet appel d’offres. On suivra attentivement cette opération qui risque de causer bien des tracas aux responsables. On parle d’une dizaine de millions d’euros à investir tout de même pour essayer de soigner un problème récurrent. Est-ce que la machine soignera les torts de l’homme ? Et –surtout- à quel prix ? Wait & see.
M.T.