10 octobre 2025
Actus / EN

Mohamed Rafik Omar, le rejet ne passera pas sans frais

C’est certainement une première dans l’histoire de l’équipe nationale depuis l’indépendance du pays. Un Algérien, formé par l’Algérie qui refuse de jouer pour l’Algérie et signifie à la Fédération de son pays (FAF) qu’il ne compte pas la représenter ni maintenant ni plus tard. Mohamed Rafik Omar a opté pour un projet de naturalisation au Qatar, où il a été transféré en février 2023 depuis le Paradou AC, en snobant la FAF. Face à cette posture inédite, l’instance compte enquêter pour connaître ce qui a poussé le joueur sorti de ses académies à prendre cette décision. Et de grosses têtes risquent d’être citées dans cette affaire.

Par Mohamed Touileb

Le camouflet était tel que la Fédération algérienne de football s’est retrouvée contrainte de rédiger un communiqué pour confirmer le rejet. «La Fédération Algérienne de Football (FAF) a reçu ce jour une correspondance du club qatari Al Shamal Sports Club l’informant que son joueur, l’Algérien Mohamed Omar Rafik, a pris la décision de renoncer à représenter l’équipe nationale d’Algérie et de mettre un terme définitif à sa carrière internationale. Cette décision a été officialisée par un courrier signé par le joueur lui-même, joint à la lettre du club», indique la structure fédérale.

Ça dépasse le cadre purement sporti

Cette dernière note qu’elle «prend acte de cette annonce avec surprise et regrette le choix de Mohamed Omar Rafik, qui a été formé au sein de l’Académie de la Fédération et a porté le maillot national au sein des sélections de jeunes» non sans préciser que «la sélection nationale restera toujours un honneur ouvert à ceux qui aspirent à défendre avec engagement et fierté les couleurs de l’Algérie». Certains ont trouvé anormal que cet épisode suscite une telle réaction de la part de la FAF qui est allé jusqu’à pondre un communiqué pour un joueur qui n’allait probablement pas être retenu dans la liste finale de Vladimir Petkovic. Ce qui peut paraître logique dans une certaine mesure. Mais, selon nos informations, cette démarche dépasse le simple cadre sportif. En effet, au-delà du fait qu’Omar et son entourage aient opté pour la naturalisation et le renoncement aux «origines», cette démarche cacherait une affaire plus complexe qui menace le vivier du football algérien qui éprouve déjà des difficultés à se régénérer.

Des personnes influentes seraient impliquées

Les transferts d’Omar et ses deux coéquipiers Abdelghani Lallam et Fouad Hanfoug ont été conclus avec des clauses douteuses et très désavantageuses pour l’Algérie. La fixette est faite sur Omar car il a été formé dans les Académies de la FAF (celle de Khemis Miliana) et que le Paradou AC, propriété de Kheireddine Zetchi l’avait « chipé » à la fin du « process » pour le transférer dans la foulée vers le Qatar contre un peu plus d’un demi-million d’euros (indemnités estimées entre 500 000 et 600 000 euros).

Et pourtant, le milieu offensif avait fait des essais concluants du côté du Real Valladolid (Espagne) avant cela. Et là, chose inhabituelle, le PAC n’a pas privilégié la piste européenne en se tournant vers le Golfe pour envoyer ses éléments faire carrière. C’était aussi un précédent. Qui a noué ces liens très étroits avec les équipes qataris ? Telle est la question. Mais on croit savoir que cette «connexion» du pipeline entre l’Algérie et le Qatar implique plusieurs personnes influentes. A leur tête le fils d’un ancien homme «politique» en Algérie. Il y a aussi le beau-frère d’un ancien sélectionneur qui a une main dans ce «trading». On en saura un peu plus sur ce dossier dans les prochaines semaines.

M.T.

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