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Ancien footballeur dès son plus jeune âge au sein de l’ES Guelma (ESG), Noureddine Khala a également porté les couleurs de l’Itihad Belkhir, ainsi que d’autres clubs de la wilaya de Guelma, en tant que joueur senior. Son talent lui a même permis d’évoluer au sein de la sélection nationale junior, témoignant d’un parcours prometteur. Véritable amoureux du ballon rond, il a cependant dû interrompre prématurément sa carrière pour des raisons scolaires, puis professionnelles. Fervent supporter de l’ESG durant les beaux jours du club, il a intégré, il y a quelques années, la direction du club en tant que président de section, avant d’accéder au poste de vice-président. Aujourd’hui, en tant que président, Noureddine Khala nourrit une ambition claire : réveiller le géant endormi du football guelmi. Un club assoiffé de succès, déterminé à retrouver son lustre d’antan.
Entretien réalisé par Nasser Souidi
Vous avez été élu président hier lors de l’Assemblée générale élective. Quels sont vos premiers mots ?
Après la démission de l’ancien président, qui n’a pas mené à terme son mandat olympique, j’ai été élu nouveau président du Taraji Guelma avec une majorité écrasante, recueillant 43 voix sur 45. C’est un honneur et une grande responsabilité que de diriger ce club historique. Mon objectif est de rassembler toutes les forces vives autour d’un projet commun pour redonner à l’ESG la place qu’il mérite.
Les U15 de l’ESG ont été honorés par Walid Sadi à la FAF, avec un chèque conséquent. Comment cette reconnaissance va-t-elle booster le club, notamment la formation ?
Nous saluons cette belle initiative de la Fédération, une consécration qui manquait aux jeunes de Guelma depuis maintenant 70 ans. Ce succès est le fruit des efforts considérables déployés par notre Académie. Nos jeunes ont remporté le championnat d’Algérie, une nouvelle compétition organisée par la FAF, qui regroupe tous les champions régionaux dans un duel en play-off. La Supercoupe aura lieu le 13 septembre prochain contre l’USMA, avec un match aller à Alger et un match retour à Guelma. Cette visibilité est une opportunité immense pour nos talents. Guelma a toujours été reconnue comme une pépinière de jeunes footballeurs, et cette victoire confirme notre engagement envers la formation.
Quel est votre bilan des dernières années au sein du club ?
Lorsque j’ai rejoint le club il y a deux ans, l’ESG traversait une crise profonde. La situation était catastrophique : l’équipe première luttait pour éviter les dernières places du classement. Avec l’ancien président, nous avons mis en place un projet ambitieux pour relancer la formation et redonner ses lettres de noblesse au Taraji, mais aussi au football guelmi dans son ensemble. L’avant-dernière saison, nous avons terminé à une honorable 5ᵉ place. La saison dernière, après un début mitigé, l’arrivée de Kamel Mouassa a insufflé un nouvel élan à l’équipe, qui s’est progressivement redressée pour même briguer le titre. Nous avons finalement décroché la 2ᵉ place, un résultat encourageant qui démontre notre progression.
Pouvez-vous nous exposer le projet sportif de cette saison ?
Notre priorité absolue reste la formation, que ce soit à travers notre école de football ou notre Académie, afin de préparer la relève et de bâtir une équipe compétitive sur le long terme. Cette vision s’inscrit dans une ambition plus large, celle d’atteindre la Ligue 2, un rêve partagé par tous nos supporters. Nous combinons ainsi le développement des jeunes avec des objectifs sportifs immédiats. L’idéal serait de voir émerger des joueurs formés localement tout en visant l’accession en division supérieure. C’est un défi de taille, mais nous croyons en notre capacité à le relever.
L’entraîneur Kamel Mouassa a été maintenu pour viser l’accession. Que représente-t-il pour vous ?
Kamel Mouassa n’est plus à présenter, son palmarès et son expérience parlent pour lui. Il est le doyen des entraîneurs, une véritable encyclopédie du football algérien. Son CV impressionnant, son expertise et sa personnalité en font un atout majeur pour notre club. Mouassa a consenti d’énormes sacrifices pour l’ESG. C’est son club de cœur, et malgré une longue absence, il a répondu présent lorsqu’on a fait appel à lui. Son retour a marqué un tournant dans notre saison dernière. Avec lui à la barre, nous avons toutes les raisons de croire en la montée en Ligue 2, inch’Allah.
Avez-vous des partenariats ou soutiens nouveaux pour concrétiser ces ambitions ?
Pour l’instant, nous dépendons principalement des subventions publiques, notamment celles de Ooredoo, Sonelgaz, et de la wilaya de Guelma. Nous tenons à remercier madame la wali, qui nous a grandement soutenus, la saison dernière. L’APC ainsi que quelques entreprises privées nous ont également aidés pour le transport et l’hébergement. Cependant, ces subventions restent insuffisantes. Nous manquons cruellement de partenariats solides avec des entreprises publiques ou privées. Je profite de cette occasion pour lancer un appel aux pouvoirs publics et aux opérateurs économiques locaux : sans un soutien matériel renforcé, nos ambitions risquent d’être compromises.
Comment impliquez-vous les anciens joueurs ou figures locales dans la vie du club ?
La porte est grande ouverte à tous ceux qui souhaitent contribuer à la renaissance du club. Plusieurs anciens joueurs font déjà partie des différents staffs, et nous encourageons cette dynamique. L’important est de mettre de côté les intérêts personnels pour privilégier l’intérêt collectif. Ensemble, en unissant nos forces, nous pouvons redonner à l’ESG son prestige d’antan. Les anciens joueurs ont un rôle clé à jouer dans cette reconstruction, que ce soit par leur expérience, leur réseau ou leur passion pour le club.
Comment jugez-vous les différents staffs du club actuellement ?
Comme dans tous les clubs, nous traversons des phases contrastées, mais une nette amélioration se dessine. L’ambiance générale est bonne, et la cohésion entre les membres du staff s’est renforcée. Nous travaillons sans relâche pour progresser, et cette synergie collective nous permet d’avancer avec sérénité et ambition.
En tant que président de club, et en toute franchise, où en est le football en Algérie ?
En toute sincérité, notre football a besoin d’une refonte radicale. Il est essentiel de placer les bonnes personnes aux bons postes, notamment en donnant leur chance aux jeunes et en leur transmettant le flambeau. Le football doit être géré par des professionnels, des personnes compétentes qui connaissent réellement ce milieu. Trop souvent, des décisions sont prises sans tenir compte des réalités du terrain. Il est temps de remettre l’expertise au cœur du système.
Un message aux supporters de l’ES Guelma pour cette saison cruciale ?
Je les encourage à rester positifs, à soutenir l’équipe inconditionnellement et à contribuer, chacun à sa manière, à la réussite du club. Nos ambitions sont grandes, et nous avons besoin de l’union de toute la famille footballistique de Guelma pour les concrétiser. Je réitère également mon appel aux responsables de la wilaya : sans moyens matériels adéquats, nos objectifs seront difficiles à atteindre. Avec leur soutien, inch’Allah, nous écrirons une nouvelle page glorieuse de l’ES Guelma.
N.S.
