28 octobre 2025
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Petkovic, l’averse en pleine éclaircie

L’Equipe nationale est toute proche d’assurer une cinquième qualification en Coupe du monde après celles de 1982, 1986, 2010 et 2014. Auteurs d’une campagne des éliminatoires qui est aboutie, du moins sur le plan comptable, les Verts balbutient parfois leur football. Assez pour que certaines voix s’élèvent pour contester la capacité de Vladimir Petkovic, sélectionneur national, à permettre à l’EN de briller lors de la CAN 202 (21 décembre – 18 janvier) au Maroc et la Coupe du monde 2026. Le siège du technicien peut-il vaciller ?

Par Mohamed Touileb

De prime abord, il n’y a aucune raison pour éjecter Petkovic de son poste et le remplacer. L’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux et de la Lazio de Rome a assuré ce qu’on lui a demandé, à savoir qualifier les Fennecs à la CAN 2025 et leur permettre de disputer le Mondial 2026, ce qu’il est en en passe de réaliser.

La brume atteint l’Egypte

Viennent alors ceux qui font la fine bouche et laissent croire que l’Algérie est une grande nation du football mondial ayant l’obligation de briller et d’aller loin dans la messe planétaire. A en oublier qu’on vient de manquer les deux derniers opus de ladite compétition en 2018 et 2022 avec notamment une grosse désillusion pour ce qui est de la qualification à la dernière séquence au Qatar.

On est donc face à un groupe traumatisé qui parvient doucement à se remettre de ce cauchemar qui a marqué tant les joueurs que la population. Restent donc les séquelles mentales plus que les imperfections footballistiques à soigner. Du côté des supporters, on palpe ce catastrophisme exagéré et la tendance à précipiter le mauvais présage. Là, ce n’est plus de l’anticipation mais une tendance maladive à noircir la prémonition.

En voyant les choses sur un spectre plus large, on peut constater que les Algériens ne sont pas les seuls à présenter ces symptômes puisqu’en Egypte, l’attitude est la même avec des Pharaons qui sont, eux aussi, quasiment assurés de disputer la CDM aux Amériques. Le problème est aussi l’esthétisme et le jeu de Mohamed Salah & cie qui n’arrivent pas à se sublimer sous les ordres de Hossam Hassan. Les Egyptiens trouvent ce dernier trop limité tactiquement.

Différence : l’Egypte est un vrai mastodonte africain

Et encore, le fait que les Egyptiens fassent les «capricieux» se comprend car leur sélection a longtemps incarné la domination outrageuse en Afrique avec notamment leurs 8 titres à la CAN. En parallèle, l’Egypte n’a jamais pu briller en Coupe du monde qu’elle n’a disputée qu’à trois reprises (1934, 1990 et 2018) pour 3 sorties dès le premier tour. Même leur génération dorée (2006-2010) n’a pas pu marquer le football à l’international malgré le fait d’avoir eu l’opportunité de disputer la Coupe des Confédérations, qui était souvent le «prologue» des Mondiaux, en 1999 et 2009. Le phénomène d’agitation et d’excitation à l’approche d’une Coupe du monde dans les pays qui n’ont pas forcément de traditions dans ce challenge est à étudier.

Toni Kroos, les mots sages

Et puis, il y a cette déclaration de Toni Kroos, champion du monde avec l’Allemagne en 2014, qui vient (dé)montrer qu’ailleurs, on est moins prétentieux malgré la légitimité footballistique.

On parle tout de même d’une Mannschaft qui compte 20 participations en 22 éditions pour 13 qualification en demi-finale et 8 finales disputées dans lesquelles elle a pu signer 4 consécrations. Le nombre de consécrations des Allemands est égal aux fois où l’Algérie a pu atteindre la phase finale du banquet planétaire de la balle ronde. C’est juste pour connaître le gouffre et le monde qui sépare les deux sélections.

Malgré cela, Kroos ne met pas la pression sur les coéquipiers de Jamal Musiala, l’une des nouvelles pépites de l’équipe, en exigeant de ses compatriotes de briller coûte que coûte et assumer l’héritage… véritable. «L’équipe nationale allemande ? Actuellement, nous n’avons pas un réservoir de 50 joueurs de classe mondiale. On se débrouille tant bien que mal. Il ne faut pas oublier qu’en ce moment, nous ne faisons pas partie de ceux qui peuvent nourrir de grandes ambitions», a estimé l’ancien milieu de terrain Real Madrid désormais retraité non sans relever que «d’autres sont tout simplement meilleurs. Nous sommes à des années‑lumière de pouvoir parler de remporter la Coupe du monde». L’humilité est la marque des grands. La leçon est par là.

M.T.

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