10 octobre 2025

Youcef Tazir : « Le statut particulier du journaliste sera une avancée cruciale pour la profession »

Engagé dans la promotion du journalisme sportif et des valeurs du sport, Youcef Tazir, l’actuel président de l’ONJSA, a orchestré avec succès la 4e édition du tournoi de la presse. Un événement salué pour son impact positif. Voici ses impressions. 

Entretien réalisé par Nasser Souidi

Cette 4e édition du tournoi de la presse est déjà qualifiée de grand succès par les participants et les invités d’honneur. Quels sont, selon vous, les éléments clés qui ont contribué à ce succès ?

Déjà, merci, ça nous flatte beaucoup. C’est vrai, il y a la volonté des gens et des organisateurs, depuis quelques semaines déjà. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit de la quatrième édition, on a acquis une certaine expérience. Il y a aussi la bonne volonté des uns et des autres, c’est pour ça qu’on a, entre guillemets, réussi le coup cette fois-ci. Eh bien, c’est tant mieux pour nous, pour les équipes participantes et pour la presse nationale.

Ce tournoi a permis de rassembler toute la famille de la presse ainsi que d’anciens athlètes, des personnalités sportives et publiques, et des artistes. Comment expliquez-vous tout cet engouement autour de ce tournoi ?

C’est simple, on fait partie de la grande famille du mouvement sportif. Il ne faut pas oublier que la presse sportive, c’est un partenaire à part entière. C’est normal de voir, à chaque fois, des responsables de fédérations, des responsables politiques et des partenaires économiques à nos côtés. Nous, grâce à ce tournoi, on essaie de rassembler tout le monde autour de soirées ramadanesques et footballistiques.

Cette année, le tournoi a enregistré une participation record avec 28 organes de presse. Comment l’ONJSA a-t-elle réussi à mobiliser autant de participants ?

Il y a un engouement chez les autres clubs, c’est un événement qu’on attend maintenant chaque année. Dommage pour certains organes de presse qui n’ont pas pu faire d’équipe de journalistes. Vingt-huit, vraiment, c’est une première, c’est un record. Et ce n’est pas uniquement bien pour nous, mais pour l’ensemble de la presse. Ça permet de se défouler et s’évader un peu de la pression des rédactions et des conditions de travail très difficiles, le quotidien du journaliste n’est pas facile. Le quotidien est très compliqué et très difficile.

Le slogan de cette année est axé sur la lutte contre la violence. Comment ce tournoi contribue-t-il à sensibiliser contre la violence dans le sport et quelles actions concrètes l’organisation envisage-t-elle de mettre en place pour poursuivre ce combat contre la violence dans les stades et au-delà ?

Hamdoullah, on voulait profiter de cet événement pour faire passer des messages, forts et positifs. Surtout le fair-play, combattre la haine, les insultes dans les enceintes sportives. Inciter le grand public à s’éloigner de toute cette violence, sur les réseaux sociaux, entre les supporters. C’est dommage car ça ne reflète pas la réalité de la société algérienne. Donc, c’est pour cela qu’à chaque fois, on passe des messages comme ça. Qui sait ? Peut-être qu’on pourra toucher des gens, que ça permettra au moins d’en sensibiliser certains. C’est vraiment un phénomène très dangereux, qui n’est pas compatible avec les principes des Algériens.

Quels sont les principaux enseignements que nous devons tirer de cet événement ?

C’est rassembler les journalistes, les membres de la presse nationale, c’est ça l’objectif numéro un et, bien sûr, faire passer des messages en direction de la jeunesse, des supporters et tous les autres acteurs du sport national. C’est-à-dire des athlètes, entraîneurs, dirigeants. Pour le moment c’est le tournoi de la presse et dans un avenir proche, peut-être, ce sera autre chose. On a pensé à créer une équipe nationale de la presse. Et pourquoi pas organiser, peut-être, une compétition régionale, ou internationale, ici en Algérie. Bien sûr, avec l’aide et l’autorisation des pouvoirs publics.

Lors du récent forum de l’ONJSA, le ministre des Sports a promis de mettre tous les moyens nécessaires pour faciliter le travail des journalistes lors des manifestations sportives. Comment accueillez-vous ces promesses et qu’attendez-vous concrètement ?

Des promesses vraies, c’est déjà pas mal, preuve d’un certain engagement d’un homme politique, en l’occurrence le ministre des Sports. C’est bien, on attend donc que ça se concrétise sur le terrain. Un engagement solennel de monsieur le ministre. J’espère qu’on verra de meilleures conditions, d’abord pour les journalistes, et pourquoi pas, aller dans le sens d’améliorer le rendement. Enfin, on va parler carrément du professionnalisme. La presse sportive algérienne a besoin, aujourd’hui, de formation. Elle a besoin d’être encadrée et d’être orientée face aux défis auxquels elle fait face tous les jours.

Le ministre a également annoncé l’organisation d’assises du sport national, avec un atelier dédié à la presse sportive. Comment l’ONJSA compte-t-elle contribuer à ces assises ?

Si elle est sollicitée, elle va apporter toute son expérience et son savoir-faire. Aboutir à des recommandations, ou bien des décisions qui vont droit au but, c’est-à-dire améliorer les conditions de travail, et en même temps, améliorer le rendement de la presse sportive. C’est-à-dire être à la hauteur des enjeux, qu’ils soient nationaux ou internationaux.

Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels fait face la presse sportive en Algérie aujourd’hui, et comment l’ONJSA compte-t-elle accompagner les journalistes sportifs pour relever ces défis dans les années à venir ?

Je lance un appel en direction de nos confrères, pour qu’ils ne restent pas à l’écart. Après, ils réclament, ou ils demandent, je ne sais pas. Ils disent que l’organisation n’a rien fait. C’est leur droit, mais il faut s’impliquer davantage, et pas uniquement avec nous au sein de l’ONJSA, il y a d’autres associations. Mais il faut qu’ils se manifestent davantage, il faut bouger, il faut réclamer, il faut demander. Sinon, personne ne cherchera après toi. En toute modestie, je pense que l’ONJSA a fait beaucoup de choses. Comme vous le savez, c’est un secteur très sensible, j’espère qu’on aura des jours meilleurs inch’Allah.  Surtout avec l’annonce dernièrement du ministre de la Communication, la finalisation, je pense, du statut particulier du journaliste. Je pense que c’est un pas de géant. Très important pour ce qui est des conditions de travail des journalistes. Je parle de la presse dans son ensemble. Et pourquoi pas changer aussi le paysage médiatique en Algérie. C’est tout ce qu’on souhaite pour notre corporation. Le statut du journaliste, c’est important, c’est vraiment important. Inch’Allah le meilleur est à venir.

Pour finir, pouvez-vous nous dire quels sont les projets futurs de l’ONJSA pour renforcer la place du journalisme sportif en Algérie ?

On profite de chaque occasion qui se présente pour faire entendre la voix des journalistes et de la presse sportive. On soulève les problèmes sociaux-professionnels, avec les directions, des hauts responsables, pour les sensibiliser sur le véritable chantier de la presse nationale. Parce que là, on a vraiment besoin d’une révolution, positive et rapide. Je ne parle pas de la presse sportive uniquement, mais elle a une place très importante dans le développement national. Je pense donc qu’elle mérite une attention particulière de la part des responsables, des pouvoirs publics. Parce que sans presse, on ne peut pas parler, ni de développement, ni de sport. J’espère que mon message trouvera, peut-être, je ne sais pas, des échos favorables. Et inch’Allah, pourquoi pas, d’ici quelques mois ou bien quelques semaines, on aura une belle annonce de ce fameux statut particulier du journaliste, parce qu’il permettra à la presse nationale d’avancer, avec des assurances et des garanties extraordinaires. Voilà.

N. S. 

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